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Bernard Law Montgomery

Jeunesse et première guerre mondiale

Bernard Law Montgomery, fils d'un pasteur anglais est né à Londres le 17 novembre 1887. Il passa la plus grande partie de sa jeunesse en Tasmanie (une île au sud de l’Australie), où il ne vécut pas très heureux. En effet, espiègle et individualiste, il se disputait souvent avec sa mère (qui finissait toujours par avoir le dessus) et était considéré comme la brebis galleuse de la famille par ses frères. Pendant ses études à l’école St Paul (en 1902), Bernard découvre une passion pour l’armée anglaise (comme beaucoup de jeunes de son âge.  En 1907, il entre donc à la prestigieuse académie militaire de Sandhurst, au bout, tout de même, d’études laborieuses. La bas il découvre l’attitude snob et méprisante de la classe dirigeante, et y répond en devenant un véritable fauteur de troubles qui n’hésitait pas à se venger sur ses souffres douleurs. A cause de ce comportement, il fut rétrogradé, et manqua de peu l’exclusion.

Après cette triste expérience, le futur général décida de se consacrer sérieusement à ses études. En 1908, après être sorti 36ème sur 150, il intègre le premier bataillon du régiment Warwickshire. Il gagna dans cette formation une réputation de courageux, zélé, mais asociale. Il passa ensuite quatre ans aux indes, où pour la première fois il ne respecta pas les ordres de ses supérieurs. Cependant, il n’en devenait pas moins un bon officier. En 1914, Montgomery devenu Lieutenant, est cité à la DSO, une décoration normalement réservée aux généraux méritants de l’armée anglaise, après sa conduite presque héroïque à Ypres, où il fut blessé. Après sa convalescence, Bernard est chargé de former les volontaires qui iront rejoindre le front. Il aide ensuite à préparer la bataille de la Somme, et termine la guerre avec le poste de chef d’état major de la 47ème division. La première guerre mondiale fut capitale dans la vision militaire de Montgomery : le fait de voir la pagaille dans laquelle les troupes étaient envoyées combattre feront de Bernard un général qui prépare méticuleusement ses offensives, et la distance entre les généraux et la troupe resserrera les liens entre Montgomery et ses hommes.

L’entre deux guerres

En 1920, Montgomery est admis à l’école supérieure de guerre de Camberley. Il est ensuite affecté à la 17ème brigade d’infanterie avec laquelle il ira mater la rébellion organisée par le parti Sinn Fein en Irlande. Il apprendra  la bas la dureté des combats urbains, mais restera sceptique quant à l’utilisation des francs-tireurs. Il passe ensuite à la 49ème Division, en tant qu’officier d’état major en 1923. La bas il rencontre Francis de Guignand, qui sera son chef d’état major pendant la seconde guerre mondiale.

Entre 1926 et 1929, il est professeur à Camberley ; il sera un excellent pédagogue. En effet ses cours présentaient une autre vision de la guerre radicalement différente de celle de l’ancienne armée impériale. Il préconisait par exemple, qu’il valait mieux essayer de rassembler un maximum d’information sur son ennemi avant de lancer une attaque.

Après cela, il retourne à son bataillon du Royal Warwickshire, avec lequel il passe successivement en Palestine (1931), et en Egypte (1931-1934). Entre 1934 et 1937, il est envoyé en Inde pour enseigner à l’école de guerre de Quetta. En 1937, il rentre en Angleterre et prend le commandement de la 9ème Brigade d’infanterie (après avoir été promu général de brigade).  

Cette période fut sans doute la plus heureuse de sa vie : il se marie avec Betty Carver (veuve d’un officier mort aux Dardanelles), avec qui il vécut un amour sincère.

Cependant, cette période de bonheur se termina tragiquement, puisqu’en 1937 Betty décéda laissant à son mari un enfant de neuf ans. Après ce tragique évènement, Montgomery devint encore plus froid et distant. Il se surmena aussi pour que sa Brigade devienne la mieux entraînée du Commonwealth. Cela lui valut d’être remarqué par le général Wavell qui commandait les troupes du sud de la Grande Bretagne. Un an plus tard, Montgomery est à nouveau envoyé en Palestine, déjà secouée par des tensions entre les factions Juives et Musulmanes. Il matera la rébellion arabe d’une main de fer et réussit à rétablir l’ordre. Cet exploit lui valut la nomination de général de Division (3ème Division, intégrée au II Corps), dix jours à peine avant le début de la seconde guerre mondiale.

La seconde guerre Mondiale

Lorsque le 10 mai les Allemands envahissent la France, la 3ème Division (qui depuis la première guerre mondiale a pris le nom de division de fer) opère en Belgique. Cependant,  malgré les efforts de Montgomery, elle est obligée de se retirer et d’évacuer vers Douvres via Dunkerque, dans le cadre de l’opération qui fut appelée Opération Dynamo. Montgomery, promu général du IIème  corps supervisera une grande partie de cette opération et ne rentrera à Douvres que le 1 juin.

Pendant qu’en Angleterre on s’attend à un débarquement, Montgomery aide à préparer une défense basée sur des grandes forteresses (Douvres, Ashford…), et monte en grade, prenant successivement le commandement du XV corps, ensuite celui du XII corps, et en 1941 celui de la région sud est des l’Angleterre. Montgomery était très populaire parmi les troupes : il était assez sévère avec les officiers, qu’il n’hésitait pas à limoger, s’ils étaient incapables. Les autres, avaient toujours quelque chose à faire.

Le premier revers que connut Montgomery fut le débarquement e Dieppe. Décidé par Churchill pour soulager le front russe, en attaquant les Allemands par l’ouest, tout en démontrant que les alliés savaient se battre, il se termine par un épouvantable échec (3 000 homes, canadiens, perdus). Le plan du  débarquement avait été partiellement conçu par Montgomery, mais sa réputation n’en fut pas affectée, car ses idées avaient été approuvées par les autres généraux, et les Allemands avaient réussi à percer les intentions alliées. De plus, le débarquement survient le 19 août 1942, une semaine après la nomination de Montgomery à la tête de la 8ème Armée britannique en Egypte.

Le contexte dans lequel est placé Monty (surnom qui lui fut attribué par les troupes) est des plus catastrophiques : l’Afrikakorps de Rommel est à El Alamein, à 70 km d’Alexandrie. Pour arriver jusque là, le tout nouveau Maréchal allemand a multiplié les prouesses militaires, en capturant hommes et matériel en masse, et en repoussant les forces Britanniques, pourtant supérieures en nombre. Son avancée a tout de même été stoppée à El Alamein, mais les alliés semblent incapables de le repousser.  Cependant, après cette formidable avancée, l’armée de Rommel est exténuée. Il n’a plus que 44 chars, et reçoit à peine le 1 % du carburant nécessaire à tous ses véhicules. En outre, ses lignes de ravitaillement passent par Benghazi et Tobrouk, à 700 km de El Alamein !

De l’autre côté, Montgomery amasse des troupes et des chars (les Américains lui envoient des nouveaux blindés qui seront baptisés Sherman et Grant par les Britanniques), et redonne confiance à ses troupes en leur disant que la victoire dépend de chacun des soldats. Le dispositif employé par Monty est le même que celui de son prédécesseur (Auchinleck) limogé par Churchill, à cause de ses défaites. Cependant n’oublions pas que seul Montgomery a réussi à redonner la confiance à ses troupes, que seul lui a eu l’idée de brouiller les écoutes allemandes en envoyant des centaines de messages radios « inutiles » et que seul lui a eu l’idée de leurrer son adversaire en construisant des chars postiches…

Le 23 octobre 1942, Montgomery déclenche son offensive. Il a des troupes deux fois supérieures en nombre et une supériorité aérienne indiscutable. L’attaque ne rencontre pas le succès escompté, et les troupes britanniques s’essoufflent et s’enlisent. Montgomery déclenche alors le 2 Novembre une seconde opération (avec les mêmes troupes) qu’il baptisera opération « Supercharge ». Cette fois, Rommel est obligé de céder et d’accepter la première grande victoire terrestre anglaise du conflit. Montgomery sera fait vicomte d’El Alamein en 1946.

Le reste de la campagne en Afrique du nord est moins brillant. La progression est difficile pour les Anglais, qui disposent pourtant d’une supériorité numérique écrasante, et Rommel réussit à retirer ses troupes en Tunisie. Cependant, grâce au débarquement américain en Algérie et au Maroc du 8 Novembre 1942, l’Afrikakorps est défait. En Sicile, Montgomery mène une campagne difficile, contre les Allemands qui opposent une résistance acharnée. De plus, il doit combattre aux côtés des forces américaines menées par Patton, avec lequel il ne s’entend pas du tout. Lorsque les Allemands réussirent à s’enfuir par le détroit de Messine, Montgomery fit porter sur Patton la réussite allemande, en disant qu’il aurait du attaquer les forces ennemies au lieu de prendre Palerme. Cependant, la 8ème armée occupait la seule route qui permettait de rejoindre les Allemands à Messine … Après cela, Montgomery mena un partie des combats en Italie de sud (avec une prudence qui lui était caractéristique), mais le 31 décembre 1943 il fut affecté à la préparation de l’opération Overlord, et fut promu à la tête du 21ème Army Group.

En Normandie, en 1944, il fut très critiqué : à cause de sa prudence il ne réussit pas à prendre l’avantage sur les allemands retranchés dans Caen. Cependant, ayant fixé plusieurs unités blindées allemandes, il rendit possible la percée d’Avranches suivie des exploits de la 3ème armée de Patton.

Le 31 Août 1944, Montgomery est nommé Maréchal. Il prépare alors l’opération Market Garden, qui prévoit d’occuper la Ruhr, centre industriel de l’Allemagne, en passant par la Hollande (Montgomery a déjà libéré la Belgique). Pour cela  il décide d’envoyer 3 divisions aéroportées sur trois villes au bord du Rhin, qui devront ensuite être rejointes par le XXX corps britannique. Cependant, ce plan audacieux fut bâclé, et pire encore, le haut commandement anglais ne voulut pas admettre la présence des chars des 10ème et 9ème SS Panzer Divisionen, envoyés à Arnhem (une des trois villes concernées) pour se reposer ! Résultat : là ou les paras Anglais devaient attendre 2 jours l’arrivée du XXX corps face à une faible résistance,  ils attendirent 10 jours (le XXX corps n’arriva pas à temps à cause de problèmes en tout genre…) face à deux divisions blindées, sans aucun véhicule ou aucune arme antichar à leur disposition. Au bout des 10 jours, les 2 000 survivants (sur 10 000 engagés) se retirèrent.

Après cet échec, Montgomery se fit remarquer pour ses observations peu sympathiques à l’égard des soldats US, notamment pendant la bataille des Ardennes. Il est curieux de remarquer que les raison qui ont fait de Montgomery un général populaire en Angleterre (ascetisme, froideur…) sont les mêmes qui l’ont rendu détesté aux Etats Unis. Pendant la campagne d’Allemagne, Montgomery se montra encore plus prudent, ce qui lui valut les plaisanteries de son « ennemi » Patton. Le 2 mai Montgomery atteint la Baltique. Le 4 mai il reçoit la reddition des forces allemandes du nord est, commandées par l’amiral Friedeburg et le général Kinzel.

L’après guerre

Après la guerre, il est nommé chef d’état major impérial britannique en 1946. Il s’occupa aussi de la reconstruction de l’Allemagne, qu’il mena avec un certain brio, en utilisant les restes des forces allemandes pour rétablir l’ordre.

En 1951, il devient adjoint au commandement suprême de l’OTAN, poste qu’il occupa jusqu’en 1958, date à laquelle il prit sa retraite. Pendant cette période il écrivit ses mémoires, où il se mettait très en avant, en minimisant ses erreurs, et se présentant comme une génie militaire.

Bernard Law Montgomery mourut le 24 Mars 1976, à l’âge de 88 ans.

par Giuliano de Franchis
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