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Le débarquement de Provence


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Cette opération qui reçut ensuite le nom de code « Anvil » (enclume), fut esquissée pour la première fois en août 1943, à la conférence de Québec. Ce débarquement devait servir de prélude à Overlord, établir une solide tête de pont dans la région Toulon-Marseille, et permettre aux alliés d’attirer les troupes allemandes pour dégarnir la défense en Normandie. Si on se souvient que le débarquement en  Normandie avait initialement été baptisé « hammer » (marteau) on comprend la stratégie définie par les alliés.

Tout de suite ce plan fut rejeté par Churchill : celui-ci préférait envisager une opération en Méditerranée Orientale,  où il pourrait combattre aux côtés des Russes, et peut être des armées turques.

Ce point de vue apparut clairement à la conférence du Caire en novembre 1943. Cependant, à la conférence de Téhéran, qui suivit quelques jours plus tard, où Staline était présent, la question fut tranchée : le secrétaire du parti communiste se montra séduit par l’opération Overlord et par tout ce qui pouvait s’y rattacher. Il fit aussi remarquer que du haut de son expérience de la guerre, il était plus utile de prendre l’ennemi en tenailles. En fait Staline voulait avoir les mains libres en Méditerranée orientale, tout en ayant un appui solide des alliés occidentaux. Cependant tout le monde sortit plus ou moins satisfait de cette conférence : Churchill gardait toujours l’espoir d’un débarquement sur Rhodes et Roosevelt était assuré d’une aide russe contre le Japon trois mois après la chute de l’Allemagne.

Donc, Eisenhower fut chargé de préparer les plans de ce débarquement : un état major dirigé par le général américain Devers prit place à Alger, pour étudier les actions que mèneraient les deux armées impliquées par ce prochain événement : La VII ème armée américaine et les troupes françaises.

Cependant, vers le printemps 1944, l’opération Anvil faillit être annulée : l’opération Overlord et le débarquement d’Anzio demandaient beaucoup trop de bateaux, ce qui empêchait une simultanéité entre la Provence et la Normandie. De plus le théâtre méditerranéen étant passé sous le contrôle du général anglais Wilson, l’état major britannique propos  a le 22 mars 1944 d’annuler ce débarquement en tant qu’opération mais de le maintenir en tant que « menace ». Les Américains continuèrent leurs préparatifs en imaginant un simple ajournement.

L’opération Overlord s’étant déroulée avec succès, Churchill en profita pour critiquer à nouveau l’opération en Provence, le 13 juin 1944, lors de la réunion des chefs d’état major à Londres. Le ministre anglais dénonça l’inutilité de ce débarquement, et obtint que le nom soit changé de Anvill à Dragoon, pour ne pas éveiller les soupçons allemands.

Churchill tenait en fait à exploiter le succès de la prise de Rome (4 juillet 1944), qui ouvrait aux alliés la route du Pô, pour ensuite prendre la passe de Ljubljana et donc Vienne. Cependant, si on retirait à l’armée d’Italie 3 divisions américaines et 4 française pour les envoyer en Provence, on compromettait sérieusement ce plan.

Eisenhower répondit alors que le débarquement de Provence permettrait de fixer une dizaine de divisions allemandes, et qu’il pourrait sécuriser le flanc droit de l’armée de Normandie, qui une fois la ligne de défenses allemandes brisée s’étendrait de Nantes à Metz (650 km).

Le généralissime ajouta aussi qu’il avait besoin d’un port en eau profonde pour faire venir les 50 divisions qui attendaient en Amérique.  Le nord de la France présentait certes des ports intéressants, mais ils étaient difficiles à prendre et ne présentaient pas les mêmes avantages que Marseille.

Enfin, le général américain ajouta que l’opération « Anvill-Dragoon » était le meilleur moyen de tirer profit des 40 000 maquisards qui avaient des armes en abondances, mais pas de matériel lourd, ce qui leur empêchait toute action sérieuse.

De plus, Eisenhower rappela que les général Alexander (commandant des forces en Italie) disposerait quand même de suffisamment d’unités pour rompre la ligne Gothique et s’ouvrir la route de Vienne, et que le col de Ljubljana ne permettait de ravitailler que six divisions.

Le général Wilson proposa alors un débarquement plus réduit pour prendre Bordeaux, ou Trieste, tout en affichant clairement une préférence pour ce dernier port. Il avança aussi que les forces du général allemand Kesselring étaient à bout et qu’il était important de réaliser une percée sur ce front, pour terminer la guerre avant 1945.

Cependant, les américains obtinrent gain de cause et malgré toutes les tentatives de Churchill (qui menaça même de donner sa démission) le débarquement fut prévu pour le 15 Août1944.

Le capitaine Butcher raconte une entrevue entre Churchill et Eisenhower : « Eisenhower disait non tout au long de l’après midi il continua de  dire non et ne cessa jusqu’au bout de dire non avec tous les moyens que la langue anglaise mettait à sa disposition».

La zone de débarquement était une portion de la côte d’azur comprise entre Cannes à l’est et Cavalaire à l’ouest. Cependant, il fallait d’abord neutraliser les batteries de canon des îles de Port-Cros et du Levant.

Du point de vue naval, l’opération fut bien plus délicate que le débarquement en Normandie. L’amiral Cunningham dut en fait coordonner l’arrivée de navires venant de Naples, Brindisi, Oran, Malte, Tarente, Palerme ou même de Corse. Au total 6 cuirassés, 4 porte avions 21 croiseurs, une centaine de destroyers et 500 transports de troupes furent impliqués dans l’action. Cette flotte imposante se dirigea tout d’abord sur gènes. Dès le 13 Août les avions de reconnaissance allemands remarquèrent l’immense convoi et pensèrent que les alliés s’apprêtaient à attaquer la ville italienne. Le 14 au soir, avec l’arrivée de la brume la flotte changea de cap et prit la direction prévue (Cannes – Saint-Tropez) mais grâce à un brouillage électronique, les allemands crurent à une avancée simultanée de la flotte vers Cannes Saint-Tropez et Marseille-Toulon. Pour couronner le tout, 5 avions larguèrent 500 « poupées » au dessus de Marseille, ce qui fit croire aux allemands à un lâcher de 500 parachutistes qui venaient préparer le terrain dans cette zone.

Du côté des défenses allemandes, celles ci étaient incarnées par la XIXème armée, dont le PC était à Avignon. Cette unité était composée de 9 divisions dont une blindée,  réparties sur Montpellier, l’embouchure du Rhône et la Rivièra. Beaucoup de ces hommes venaient du front  de l’est, en convalescence, et leur moral était durement atteint par les récents faits de Normandie.

Ensuite, les Allemands disposaient de l’ouvrage défensif français sur la côte méditerranéenne, ce qui formait un véritable mur de la méditerranée, doté d’une puissante artillerie. Le point faible était l’aviation : il n’y avait en tout que 200 appareils, dont beaucoup furent détruits par les bombardements préliminaires.

Le débarquement

Pendant la nuit du 14 au 15 août, 5 000 tonnes de bombes furent lâchées par les avions du général Eaker, qui endommagèrent considérablement les fortifications côtières.

Ensuite, comme en Normandie, l’artillerie navale ouvrit la danse. Cependant, l’amiral anglais Hewitt, ordonna assez vite d’arrêter le tir, la canonnade ayant détruit les ultimes défenses côtières qui ne purent donc pas riposter.

Ce fut ensuite au tour des commandos américains de détruire les batteries d’artillerie présentes sur les îles de Port Cross et du Levant. L’infanterie mit alors pied sur le sol français : les premiers furent les soldats français à 8 h du matin qui débarquèrent à  Cannes et Cavalaire aux (deux extrémités orientales et occidentales de la zone de débarquement) on raconte que à peine arrivés sur le sol national, les soldats français embrassèrent le sable des plages. Peu après, les hommes des  3ème, 45ème et 36ème divisions U.S. débarquèrent respectivement dans les secteurs de Cavalaire-Pampelonne, Saint-Maxime et Agay, sans rencontrer de difficultés, mis à part une défense sérieuse à Fréjus et Saint Raphaël.

Comme en Normandie, des missions de parachutage furent effectuées pour bloquer l’arrivée d’éventuels renforts : à 7 h du matin les homes de la 2ème brigade autonome du général Pritchard (anglais) devaient être largués au dessus des collines entourant Le Muy (à 20 km à l’intérieur des terres). Cependant, une défaillance du système radio retarda le signal de lancement, et les parachutistes furent lâchés bien en dehors de la zone prévue. Les éléments éparpillés purent tout de même se rassembler, et réussirent à faire des prisonniers, à qui ils firent porter leurs sacs pendant les 20 à 30 km de marche. Toujours est-il que une fois arrivés à Muy, les soldats anglais rencontrèrent les soldats américains, qui avaient déjà pris possession de la route et marchaient vers Draguignant.

Durant cette journée, les soldats su général Truscott (comandant de la 7ème armée) avaient réussi à installer une tête de pont, qui fut consolidée les jours suivants, avec notamment le débarquement de la totalité des troupes française du 2ème corps (général de Lattre) ; en effet le 15 Août seule la Première division blindée française et quelques commandos avaient participé aux actions : à l’ouest, les commandos du lieutenant général Bouvet avaient pris al batterie du cap Nègre sans trop de pertes, alors que moins heureux, à l’est le groupe naval d’assaut tomba sur un champ de mines non prévu et fut fait prisonnier (assez courtement) après de violents combats.

Au bout du 3ème jour la tête de pont mesurait 60 km de large sur 30 km de profondeur, et les alliés avaient fait 2800 prisonniers. Les éléments de la VII armée américaine commencèrent alors leur avancée de part et d’autre de la route Napoléon, alors que les allemands étaient en pleine retraite (Hitler avait donné l’ordre le 17 Août). Au même moment, le général de Lattre et le 2ème corps français, avançaient vers Toulon et Marseille qu’ils avaient l’honneur de libérer seuls. Leur tâche ne s’annonçait pas simple, car  si la région était vide d’occupants, les garnisons de Toulon et Marseille avaient reçu l’ordre de résister jusqu’au dernier. De Lattre, sûr de lui s’imposa de prendre les deux villes en 15 jours (alors que l’es américains estimaient 40 jours), et pour toute instruction, il ordonna à ses troupes d’épargner la population civile et « de ne pas abîmer les vignes ». De Lattre était pressé d’en finir car il ne voulait pas laisser l’exclusivité de la libération de la France aux troupes américaines, pendant que les soldats français s’acharnaient sur deux puissantes forteresse du sud de l’hexagone.

Pour prendre Toulon, de Lattre appliqua les leçons de ses succès en Italie : il fallait être rapide pour compenser le manque de puissance, et donc déborder largement l’ennemi pour annihiler toute résistance.

Dans cet esprit, la petite armée française fut divisée en deux groupes : le groupement Sud aux ordres du général Brosset, constitué du 8ème R.C.C. (régiment de chasseur de chars) de la première D.M.I. et d’un groupe d’artillerie, et le groupement Nord aux ordres du général Monsabert, constitué de la troisième division d’infanterie algérienne (D.I.A.) et du 7ème régiment de chasseurs de chars. (R.C.C.) . Le groupement sud devait attaquer la résistance de Toulon de face, et était appuyé par la flotte et l’aviation alliée, alors que le groupement Nord devait contourner la ville par la zone montagneuse des Maures et du massif du Nord , pour prendre les Allemands par les flancs, tout en couvrent et en appuyant le groupement sud. Pour venir en aide à l’une de ces deux formations et pour assurer les contacts avec les Américains, le général de Lattre avait à sa disposition la première division blindée et quelques autres unités.

La prise de Toulon.

Cependant, la 3ème division d’infanterie Africaine (3ème DIA) débarque ses véhicules au rythme de un par heure et retarde donc la 3ème division US qu’elle doit rattraper, et qui est déjà à Hyères, le 18 Août, après avoir balayé toutes les unités de résistance allemandes. Impatient d’agir, le général de la 3ème DIA obtient le 19 d’envoyer à Toulon les troupes déjà débarquées (5 compagnies) et de faire suivre les autres véhicules une fois qu’ils seront à terre.

De l’autre côté, la 1ère DFL (division française Libre) sera prête dès le 20 au matin à attaquer les défenses est de Toulon.

Donc, le 19 Août, la 3ème DIA passe à l’attaque en espérant atteindre un double but : pénétrer par le nord de la ville, pour le moment sous contrôle des maquisards, et bloquer la sortie ouest de Toulon. Pour cela, la division est organisée en trois groupes : le premier groupe aux ordres du Colonel Linarès est chargé de s’infiltrer dans Toulon par le mont Caume, tout en gardant le contact avec le reste de l’armée. Pour cela il disposera du 3ème R.T.A.

Le groupe 2, aux ordres du colonel Bonjour est chargé de se rendre à l’ouest de la ville, à La Ciotat, et de mener une reconnaissance jusqu’à Aubagne. Pour cela il disposera du 7ème R.C.C. et du 3ème R.S.A.R.

Le groupe 3 aux ordres du colonel Chapuis est chargé de suivre le groupe 2 et d’aller dans l’une ou l’autre direction, en fonction des besoins du moment.

Au soir du 19, Linarès a atteint le front nord de Toulon, et Bonjour est aux prises avec l’ennemi au carrefour du Camp, qui permet d’aller vers Aubagne puis Marseille, vers le nord, ou vers Toulon, au sud.

A l’est, sur le front d’hyères, la 1ère division française libre (D.F.L.) prend contact avec l’ennemi, solidement installé, protégé par le mont Redon, pilier de la défense allemande du secteur.

Le 20 Août, la première D.F.L. passe à l’attaque : la deuxième brigade réussit à enlever le mont Redon, mais plus au sud elle est stoppée par des casemates en béton. Dans la ville d’Hyère proprement dire, la 4ème brigade est bloquée par des éléments allemands embusqués dans le Golf hôtel, mais certaines compagnies françaises réussissent à s’infiltrer dans les premiers bâtiments.

La résistance opposée par la presque totalité de la 242ème division d’infanterie allemande est en effet assez sévère : l’amiral Ruhfus donna l’ordre à ses hommes de tirer jusqu’à la dernière cartouche.

Pour ces raisons, bien que l’offensive sur le front soit de Toulon, fut aidée par des éléments de la première DB française ainsi que des éléments du 9ème D.C.I., les alliés durent faire face à une résistance profonde et organisée.

A l’ouest, le général Bonjour réussit à s’emparer du carrefour du Camp, défendu par le groupe d’instruction des sous-officiers allemands. Immédiatement, le général français en profite pour lancer le 7ème RTA vers Aubagne, et avec le reste il se dirige vers Le Beausset (pour ceinturer Toulon) et nettoie la côte entre Bandol et La Ciotat.

Au Nord, le général Linarès a pris les monts Caume et Croupatier qui dominent la ville, et a avancé jusqu’aux communes de Dardennes et Revest.

Toujours pendant cette journée du 20 Août, le commandement de l’attaque sur le front est fut confié au général de Larminat, et de Lattre prépara un nouveau plan qui permettrait d’avancer le plus vite possible sur Marseille, une fois Toulon prise : de Larminat, avancera sur Marseille avec la 1ère D.F.L. (qui opère actuellement sur le front d’hyères à l’est de Toulon) et de la 3ème D.I.A. qui opère actuellement au nord et à l’ouest de Toulon, tandis que la 9ème D.C.I. nettoiera le port.

Conscient de la progression de ses troupes, de Larminat considère Toulon comme pratiquement prise, et envisage de la traverser, pour arriver au plus vite à Marseille. Cependant, la traversée du port militaire français ne sera pas chose facile.

Pendant les 21, 22 et 23 Août, le combat fait rage sur le front est. A l’ouest et au nord, les troupes de Linarès et Bonjour s’infiltrent dans la ville, tandis que les commandos du colonel Bouvet enlèvent pendant la nuit du 20 au 21 Août le fort du Coudon, défendu part 120 marins allemands.

Le groupement Linarès est en fait tenu en haleine par un bataillon allemand embusqué dans la poudrière du ravin de Dardennes. Lorsque le 23 Août la garnison est réduite, faute d’hommes valides, les soldats français de différentes formations se ruent dans Toulon, précédés par trente hommes et un char pour arriver place de la liberté et y hisser la drapeau tricolore.

Au même moment, des compagnies de la 9ème D.I.C. arrivent sur cette même place. Pendant les journées suivantes (jusqu’au 28 août), le combat continua dans les rues de Toulon, avec un ennemi décidé à résister jusqu’à la dernière cartouche. En effet, les Allemands ne voulaient pas se rendre aux FFI ou aux Soldats algériens. Cependant, Bouvard un officier d’aviation, obligé de se parachuter au dessus de Toulon car son avion avait été touché par la Flak conseilla à la garnison de l’arsenal de terre de se rendre et il se porta garant de trouver un officier français qui les prendra en charge. Réfugié sur la presqu’île de Saint-Mandrier, Rufhus fut contraint à la reddition le 28, après que les français l’en eurent délogé. L e 13 septembre, des navires de la marine Nationale trouvent un mouillage dans le port détruit de Toulon, sous les regards des nombreux citadins, massés sur les collines, qui contemple le retour de leur flotte de guerre

La prise de Marseille.

La 244ème division d’infanterie est chargée de défendre la ville phocéenne. Au nord, le colonel von Hanstein avec 4 bataillons doit tenir le carrefour de Cadolive Peypin et Septême, tandis qu’au sud, le général Boie avec 4 bataillons d’infanterie et deux régiments d’artillerie, doit tenir Aubagne. Le reste de la défense allemande est répartie dans la ville.

On se souvient que le 7ème R.T.A. avait été envoyé à Aubagne dès le 20 Août. Renforcé par le CC1 de la première DB, des détachements sont envoyés pour prendre Aubagne, et pour ensuite déborder Marseille par le nord. Le 21 août, la résistance à Aubagne est solide, tout comme à Cadolive-Peypin. Cependant, il fut remarqué que certains intervalles montagneux étaient dépourvus de défenses.

Immédiatement, le 7ème R.T.A. est envoyé dans ces creux, tandis que le CC1, renforcé par le G.T.M. du colonel Blanc, doit forcer le passage d’Aubagne.

Pendant la nuit du 21 au 22,  quelques résistants marseillais parviennent au PC de la 3ème D.I.A., pour en informer le commandant que 1500 maquisards révoltés dans Marseille depuis le 19 Août sont en grandes difficulté et qu’ils risquent la destruction. Ce message est décisif pour le commandant du 3ème D.I.A. : le G.T.M. de Le Blanc contournera le mouvement du 7ème R.T.A., dans le but de bloquer la route d’Aix et de Salon, tout en détruisant la résistance allemande à Cadolive-Peypin, et une fois arrivé aux hauteurs de l’Estaque, il attaquera Marseille par le Nord Ouest.

Le 22 au matin, le R.T.A. réussit à passer sans difficulté par le plan de l’Aigle, et tombe dans les mains des résistants et des policiers marseillais, tandis que plus au sud le bouchon d’Aubagne commence à céder. Cependant, de Lattre est inquiet de ces succès jugés trop rapides, et pense qu’il serait dangereux de laisser le 7ème R.T.A. pénétrer seul dans les « mille pièges de Marseille ». De plus, voulant s’assurer une voie vers Avignon, il soustrait le CC1 aux troupes attaquant Marseille, et voulant nettoyer le port de Toulon, il y laisse la bas la 1ère D.M.I. jusqu’au 27 Août au moins. Il donne donc l’ordre de ne pas dépasser le ruisseau du Jarret sans son accord.

Entre le 23 et le 25 Août, des tentatives de pourparlers sont faites pour libérer Marseille, mais elles n’aboutissent à rien, et le 25 Août, l’offensive reprend, avec comme objectif l’Eglise de Notre Dame de la Garde, perchée sur une colline qui surplombe Marseille et d’où il est possible d’observer tous les mouvements de l’ennemi. Cet assaut est en effet possible, car le groupement du colonel Linarès (3ème R.T.A.) est relevé de son poste de Toulon par le 9ème D.C.I. et peut donc aller vers Marseille.

Après de rudes combats, l’Eglise est prise. Il faut noter, que le CC1 fut rendu à l’opération de la prise de la ville et que donc il prit part aux combats.

Le plan avait été bien calculé : à l’état major allemand, un débat fait rage entre ceux qui veulent se rendre et Schaeffer qui veut continuer à combattre.

Cependant, le 26 dans le sud de la ville, lé général Boie se rend avec 1500 hommes dans le tunnel de Carpiagne, puis la garnison du fort Saint Nicolas qui domine la canebière, et peu à peu presque tous les points de défenses allemands se rendent aux troupes françaises.

Le 27 août, pendant la soirée, Schaeffer demande au général de la 3ème D.I.A. une reddition dans l’honneur, qui bien évidemment lui est accordée. La jour d’après, l’amiral Ruhfus se rend dans Toulon, après avoir combattu de manière acharnée et désespérée. Ce sont en tout 34 000 hommes qui se rendent aux forces françaises  (20 000 à Toulon et 14 000 à Marseille).

Les alliés ont maintenant leurs grands ports méditerranéens, pas trop endommagés (mis à part Toulon), pris en 8 jours, au lieu de 40 estimés. Les soldats de de Lattre peuvent désormais rejoindre les américains plus au nord, libérer Lyon, et entrer en Alsace-Lorraine en Novembre 1944.

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