En 1943, les Alliés, pressés par les soviétiques, décident d'ouvrir un front en Italie en prévision du débarquement de Normandie. En Juillet 1943, les Alliés s'emparent de la Sicile dans le but de forcer l'Italie à capituler. Suite à cela, les alliés décident de débarquer sur la terre ferme de l'Italie. Un petit port Anzio semble idéal par son relief bas et ses plages. Du côté allemand, à Rome, le commandant des forces allemandes en Italie Albert Kesselring, est confronté à un dilemme : il dispose de 2 divisions très bien formées et a le choix soit de les envoyer à Monte Cassino protéger la ligne Gustave soit de les envoyer à Anzio en prévision d'un débarquement possible. Finalement, le premier choix lui parut plus stratégique (ceci étant, on verra par la suite que le choix contraire aurait pu faire tourner l'avantage du côté des Allemands).
Le débarquement
Le 22 Janvier 1944, l'armada alliée se dirige vers Anzio. A son bord, 110 000 hommes sont prêts à débarquer. Tôt le matin, la côte se profile à l'horizon. La flotte commence alors à pilonner les plages pendant près d'une demi-heure. L'aviation se mêle aussi au jeu (on compte 1200 sorties le jour même), elle bombarde les réseaux de télécommunication. Le débarquement des troupes peut alors s'effectuer. Celles-ci font face à très peu de résistance sur les plages (on dénombre moins de 70 tués). Mais les allemands quoi que surpris réagissent vite et encerclent la tête de pont le jour même (pour être plus précis 3h00 après le débarquement). La Luftwaffe soutient l'infanterie allemande en l’aidant à contenir la marée montante alliée qui commence à présent à se diriger timidement vers Rome et les monts albains.
LST au large d'Anzio (US NAVY PHOTOGRAPH / NARA)
La plage du débarquement (www.lonesentry.com)
La bataille proprement dite
Nous sommes le 26 Janvier, 30 000 Allemands barrent la route aux 110 000 Alliés. Mais l’eau a tendance à déborder du vase… C'est la raison pour laquelle Hitler décide d'envoyer des renforts, au total 40 000 hommes ce qui rééquilibrent un peu les forces (70 000 allemands + italiens contre 110 000 alliés). Hitler les charge « d’éradiquer la menace alliée ». 10 jours après le débarquement, 10 000 morts alliés et allemands sont comptés.
Le 3 Février 1944, les 80 000 Allemands préparent une contre-offensive. Ils vont tenter de refaire comme à Dunkerque quatre années plus tôt. Des combats hargneux font rage. Les Américains s'essoufflent et sont prêts à se replier complètement quand une nouvelle leur parvient : les Allemands manquent fortement de munitions ce qui accroît sensiblement leur moral. Le 1er Mars 1944, les Allemands, totalement paralysés par le manque de munitions, cessent l'offensive. Les deux camps s'enterrent alors dans des tranchées. Les journaux ne manquent pas de constater l’analogie des combats avec ceux de la première guerre mondiale. Les Allemands ont en effet froid, sont mal nourris et manquent de munition mais malgré tout, leur moral ne les lâche pas. Pour combler le tout, Il pleut 6 jours sur 7. Les américains décident de recourir à leur aviation : ils bombardent les forces de l'axe enterrées (en tout avec 1100 appareils), celles-ci impuissantes sont anéanties. Les allemands font venir par voies ferrées des canons gigantesques, dont le mortier Karl (de 600mm) et le Leopold de 280 mm. A la mi-mai, les Alliés, plus confiants, décident de reprendre l'offensive. Les Allemands accablés commencent à se retirer mais leur moral tient bon (la propagande allemande leur fait croire que les Etats-Unis sont constamment bombardés). Le 2 Juin, une retraite allemande très ordonnée commence.
Le 4 Juin 1944, Rome est enfin libérée.