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CONTRE-TORPILLEURS de classe "Le Fantasque"

            Dans son effort pour se doter d'une flotte moderne, capable de faire jeu égal avec la marine italienne, la France décide, dans les années 1920/1930 de se doter d'une série de contre-torpilleurs modernes sur lesquels la protection est sacrifiée à la vitesse.

            Ce programme, lancé en 1922 par la série des "Jaguar" se déroule, tranche après tranche, avec beaucoup de retard par rapport à la programmation.

            Prévus dans le programme de 1929, la construction des 2 premiers des six "Fantasque" ne commencera qu'en novembre 1930. Le dernier de la série n'entrera en service qu'en juillet 1936.

            Les survivants à la première partie de la guerre seront modernisés aux USA. L'augmentation de déplacement causée par ces travaux les fera classer comme croiseurs légers.

Bâtiments de la série:

Nom

Constructeur

Lancement

Entrée en service

Fin

Le Fantasque

Arsenal de Lorient

15/03/1934

1/05/1936

Rayé des listes le 2 mai 1957

L'Audacieux

Arsenal de Lorient

15/03/1934

7/12/1935

Coulé 7 mai 1943

Le Triomphant

Atelier et chantier de France, Dunkerque

16/04/1934

24/07/1936

Rayé des listes en décembre 1954

Le Malin

Forges et chantiers de la Méditerranée, La Seyne

17/08/1933

8/06/1936

Rayé des listes en février 1964

Le Terrible

Chantiers navals français, Caen

30/11/1933

5/02/1936

Démolition juin 1962

L'Indomptable

Forges et chantiers de la Méditerranée, La Seyne

7/12/1933

15/04/1936

Sabordé 27 novembre 1942

Données techniques:

Déplacement:           

2800 tonnes (3200 tonnes à pleine charge)

Dimensions:

Longueur hors tout 132,4 m

Largeur maxi 12 m

Hauteur sur la flottaison/pont principal (à charge normale et au milieu): 3,75 m

Propulsion:

            Chaudières

Composée de 4 chaudières fonctionnant au mazout avec surchauffe de type Thornycroft (sauf sur le Terrible: type Yarrow-Loire). La pression maxi vapeur est de 27 bars à une température de 325°C.

Les chaudières sont réparties sur 2 chaufferies (avant et arrière).Chaque chaudière dispose de sa propre cheminée, mais, à l'extérieur, les conduits sont regroupés 2 à 2 dans une même enveloppe (ce qui explique la silhouette à 2 cheminées apparentes)

            Turbines

2 lignes de turbines de type Rateau-Bretagne (Fantasque, Audacieux et Terrible)

2 lignes de turbines de type Parson (Malin, Indomptable et Triomphant)

            Performances

Puissance:        elles  sont sensiblement identiques malgré les différentes motorisations (de 91000 à

98500 CV en marche de pointe).

Vitesse:            maximum de 40 nœuds pour les turbine Rateau

                        Maximum de 38,5 noeuds pour les turbines Parson

Autonomie:         Turbines Parson:                                  Turbines Rateau

2700 milles à 14 nds                            2800 milles à 14 nds

                        1900 milles à 24 nds                            1500 milles à 24 nds

                        1000 milles à 33 nds                            850 milles à 33 nds

            On notera un net avantage aux turbines "Parson"

Tonnage de combustible embarqué: en moyenne 660 tonnes/

Armement :

A la mise en service:

            5 canons de 138,6 mm modèle 1929

portée 20 000m

cadence de tir maxi: 14 cps/mn

                        cet armement ne peut être utilisé contre un but aérien.

            9 tubes lance-torpilles (3 tourelles de 3) de 550 mm.

            2 rampes de lance-grenades ASM en sillage.

            2 canons AA de 37 mm (2 affûts simple)

            4 mitrailleuses de 13,2 mm (2 affûts doubles)

Modifications entre 1936 et 1940

            4 canons AA de 37mm (2 affûts doubles) remplacent les 37 mm d'origine.

Modifications entre 1940 et 1942

            Augmentation de la DCA moyenne portée, 6 canons de 37 mm.

            Augmentation de la DCA courte portée par addition de mitrailleuses de 13,2mm, de 8mm et de 7,5mm (dotation moyenne de 8 pièces de 8mm, 2 pièces de 7,5mm et de 6 pièces de 13,2mm) (sauf sur L'Indomptable qui ne reçoit que 2 pièces de 8mm).

Remarque:

Ces navires, comme l'ensemble de la flotte française souffrent d'un manque d'armement AA efficace.

Equipage :

210 hommes en moyenne.

Contre-torpilleur Le Malin 1938 (photo Marius Bar)

Historique:

Le Fantasque

16 octobre 1939

Atlantique, 180 km sud-ouest de Dakar: intercepte et coule au canon le cargo allemand Halle qui , parti de Guinée, tentait de rejoindre l'Allemagne. Capture l'équipage.

            24 septembre 1940

Fait partie de la 10ème DCT (Le Malin, L'Audacieux, Le Fantasque). Lors de l'attaque anglaise et FFL sur Dakar, il navigue à grande vitesse sur la rade pour tirer un écran de fumée qui protégera les croiseurs des pointeurs anglais. Encadré plusieurs fois, il essuie également des attaques aériennes, sans résultat.

            Mars 1943

Entre en modernisation à l'arsenal de Boston USA.

            Les réparations nécessaires sont effectuées

            Mise en place d'un radar de navigation

            Mise en place d'un radar de veille aérienne

            Mise en place d'une cloche ASDIC rétractable

            Remplacement de la DCA par 8 Bofors de 40 mm et 10 Oerlikons de 20 mm

            Mise en place de 4 mortiers Thornycroft lance-grenades ASM

            Pose d'une ceinture démagnétisante

            Renforcement des moyens radio

Fin des travaux le 15 juin 1943

A son retour en Méditerrannée, pour se conformer aux standards alliés, il est reclassé croiseur léger.

            9 septembre 1943

Participe à l'opération "Avalanche" (débarquement allié sur la côte italienne à Salerne). Effectue des tirs appui-feu et engage les bombardiers allemands.

            Nuit du 13 au 14 septembre 1943

Débarque 250 hommes du 1er bataillon de choc à Ajaccio, ce sont les renforts destinés à appuyer les résistants qui ont pris les armes. Effectue la navette entre Alger et Ajaccio plusieures fois dans les jours suivants, pour amener armes, munitions et renforts.

            Début 1944

Affecté à la 10ème DCL (Le Fantasque, Le Terrible, Le Malin). Effectue des raids en profondeur dans la mer Adriatique pour interrompre les liaisons entre l'Italie et la Yougoslavie. Ce sont des "sweeps" à grande vitesse (30 nds) de nuit avec une mission de recherche et destruction des convois ennemis.

            Nuit du 18 au 19 mars 1944

Intercepte au large des côtes dalmates, avec Le Terrible, un convoi allemand qui convoie du matériel de guerre vers la Grèce. Ce convoi est composé d'un gros chaland (F124 220 tonnes) d'un remorqueur (le Titanic) et de 3 escorteurs (FS270, 273 et 274). Lors d'un combat de nuit, les SF273 et 274 furent incendiés et coulés. Le F124 et le FS270 furent abandonnés par leurs équipages puis coulés le lendemain par l'aviation alliée. Le seul survivant fut le remorqueur qui parvint à rallier le port de Kyparissia.

            15 août 1944

Participe avec les autres CT de la 10ème DCL au débarquement en Provence. Effectue des tirs contre les troupes allemandes.

            1945-1946

Effectue un "séjour" en Indochine.

            Août 1950

Placé en réserve A à Bizerte

            Début 1951

Reclassé "escorteur rapide" selon la normalisation OTAN. L'immatriculation D610 lui est affectée.

Comme il ne sortira jamais de la réserve, il ne portera jamais ce numéro sur sa coque

            Octobre 1953

Remorqué à Toulon pour servir de caserne au corps amphibie.

            17 février 1955

Placé en réserve B à Toulon

            2 mai 1957

Rayé des listes  et rebaptisé coque Q98, il est vendu pour démolition (elle aura lieu aux chantier de la Seyne)

L'Audacieux

            23 septembre 1940

Fait partie de la 10ème DCT (Le Malin, L'Audacieux, Le Fantasque). Lors de l'attaque anglaise et FFL sur Dakar, il est envoyé vers 16h30 reconnaître des navires de transport devant Rufisque. Engagé à 3600m par le croiseur HMS Australia, il encaisse les 2ème et 3ème salve sur la passerelle qui est totalement détruite. Une torpille stockée sur le pont explose et créé une brèche dans la coque sur bâbord. La soute à mazout avant prend feu et la totalité du navire flambe rapidement. L'évacuation est ordonnée bien que les pièces de 138 avant continuent à tirer (elles épuiseront leurs munitions).

Les survivants sont recueillis en fin d'après-midi. L'équipage compte 81 morts ou disparus et un grand nombre de blessés. L'épave dérive lentement et s'échoue sur la plage de Bargny où elle brûle durant 2 jours..

Epave de l'Audacieux, après les combats de Dakar

            1940-1942

Considéré comme irrécupérable, il est rayé de la liste le 17 décembre 1940. Sont récupérés à bord des éléments pour assurer la maintenance des autres navires de la classe. Il est décidé de le déséchouer et de le remorquer à Dakar. L'opération à lieu le 11 mars 1941.

Après expertise, il s'avère qu'il pourrait être réparé, mais que l'arsenal de Dakar n'est pas en mesure d'effectuer les travaux. La remise en état de la chaufferie arrière et des machines est néanmoins décidée, ainsi que le colmatage des dégâts de la coque.

A la mi-juin 1942, l'Audacieux effectue ses premiers essais. Dès qu'il est considéré en état de naviguer, il est décidé de l'envoyer à Bizerte. Il quitte Dakar le 7 août 1942 et franchit le détroit de Gibraltar le 18 après une escale à Casablanca. Interrogé par le sémaphore anglais de Gibraltar, il répond "Bâtiment de guerre français L'Audacieux que vous avez coulé à Dakar".

Il subit une avarie de machine avant, mais rallie Bizerte le 22 août. Désarmé, il est placé en gardiennage d'armistice.

            1942-1948

L'Audacieux est encore au bassin lors de l'occupation de Bizerte par les allemands en novembre 1942. A la libération du port, en mai 1943, il est retrouvé coulé, définitivement irréparable.

Il est renfloué en décembre 1943 et il sert de stock de pièce pour ses sister ships. Il est vendu en août 1948 pour démolition à Sfax.

Le Triomphant

            23 avril 1940

Participe avec ses sister-ships de la 8ème DCT (Le Malin et L'Indomptable) à une opération de recherche et destruction à haute vitesse dans le détroit du Danemark. A 3h00 le 24, il ouvre le feu sur 2 patrouilleurs allemands dont un est endommagé. Un peu plus tard, 2 schnell-boot  effectuent un lancement de torpilles contre la DCT qui manœuvre pour les éviter tout en engageant au canon les agresseurs, dont un est coulé.

Les navires français quittent alors la zone mais sont retardés par des avaries de turbo ventilateurs survenues sur Le Malin. Ils essuient des attaques aériennes dans la matinée du 24, sans dommages conséquents et rentrent à la base anglaise de Rosyth dans la soirée.

            16 juin 1940

Il est à Lorient, en réparation, au bassin avec sa ligne d'arbre bâbord démontée et sa machine tribord indisponible lorsque l'ordre d'évacuer est donné devant l'imminence de l'arrivée des allemands. Pris en remorque le 18 juin, il appareille vers l'Angleterre. La machine est remontée durant le voyage, et c'est par ses propres moyens qu'il atteint Plymouth le 20 juin.

Bien qu'il ai reçu l'ordre de regagner un port français le 21 juin, il est bloqué par les anglais et reste sur place alors que l'armistice est conclu entre français et allemands.

Le commandement fait préparer le sabordage du navire en cas de tentative anglaise pour s'en emparer.

            3 juillet 1940

A l'aube, un vedette anglaise accoste, un officier de la Royal Navy en débarque, porteur d'un pli pour le commandant. Par surprise, une équipe de prise débarque et se rend maîtresse du Triomphant, l'équipage est débarqué.

            29 août 1940

Transféré aux forces navals françaises libre. Le recrutement d'un équipage est difficile, les volontaires qualifiés n'étant pas nombreux. Les réparations de la machine et le remontage de la ligne d'arbre commencent en septembre.

            31 juillet 1941

Entreprend une croisière dans le Pacifique, en vue de rallier les possessions françaises au général de Gaulle.

            23 septembre 1940

Mouille à Papeete et rallie la Polynésie française à la France libre.

            1940-1943

Effectue des patrouilles et des escortes dans le Pacifique.

            Nuit de 2 au 3 décembre 1943

Pendant la traversée de l'océan indien qui doit le ramener en Europe, il subit de graves avaries lors d'un cyclone. IL embarque 20 tonnes d'eau, la gîte atteint 30° le 3 au matin, les secours sont appelés. Le 4 décembre, l'état de la mer permet une évacuation partielle de l'équipage. Les hommes restés à bord parviennent à effectuer des réparations de fortune et à redresser le bâtiment. Le 6 décembre, la gîte n'est plus que de 20°.

Le Triomphant atteint Diego Suarez le 19 décembre, en très mauvais état. Des réparations provisoires sont effectuées pour qu'il puisse gagner l'Afrique du nord.

            Avril 1944

Entre en modernisation à l'arsenal de Charleston USA.

            Les réparations nécessaires sont effectuées

            Mise en place d'un radar de veille aérienne

            Mise en place d'un radar de navigation

            Mise en place d'une cloche ASDIC rétractable

            Remplacement de la DCA par 6 Bofors de 40 mm

            Mise en place de 4 mortiers Thornycroft lance-grenades ASM

            Pose d'une ceinture démagnétisante

            Renforcement des moyens radio

Fin des travaux le en août 1944

            Mars 1946

Fait partie de la force française censée réoccuper l'Indochine. Se heurte, à Haïphong à une forte opposition lors de l'approche pour débarquement (tir de batteries côtières et d'armes lourdes).

Reste 20 minutes sous le feu attendant l'ordre de riposte. Encaisse plusieurs impacts (on comptera plus de 400 trous de diamètres divers, ' voies d'eau et l'incendie d'une une noria de munition, très vite maîtrisé). Il y aura néanmoins 8 tués et environ 70 blessés.

            Mars 1950

Placé en réserve A, à Bizerte.

            Début 1951

Reclassé "escorteur rapide" selon la normalisation OTAN. L'immatriculation D613 lui est affectée.

Comme il ne sortira jamais de la réserve, il ne portera jamais ce numéro sur sa coque

            Juillet 1953

Placé en réserve B à Sidi Abdallah, condamné par arrêté du 6 décembre 1954, il reçoit le repère de coque Q36 et est vendu pour démolition (celle-ci aura lieu à Malaga).

Le Malin

            23 avril 1940

Participe avec ses sister-ships de la 8ème DCT (L'Indomptable et Le Triomphant) à une opération de recherche et destruction à haute vitesse dans le détroit du Danemark. A 3h00 le 24, il ouvre le feu sur 2 patrouilleurs allemands dont un est endommagé. Un peu plus tard, 2 schnell-boot  effectuent un lancement de torpilles contre la DCT qui manœuvre pour les éviter tout en engageant au canon les agresseurs, dont un est coulé.

Les navires français quittent alors la zone mais surviennent des avaries de turbo ventilateurs qui retardent toute la division mais qui peuvent être réparées. Ils essuient des attaques aériennes dans la matinée du 24, sans dommages conséquents et rentrent à la base anglaise de Rosyth dans la soirée.

            24 septembre 1940

Fait partie de la 10ème DCT (Le Malin, L'Audacieux, Le Fantasque). Lors de l'attaque anglaise et FFL sur Dakar, il navigue à grande vitesse sur la rade pour tirer un écran de fumée qui protégera les croiseurs des pointeurs anglais. Encadré plusieurs fois, les ébranlements causés par les explosions causent une fuite de vapeur qui fait tomber la vitesse à 14 nds, survient également une avarie de barre. Il essuie également des attaques aériennes, sans résultat. A 16h, les avaries sont réparées.

            8 novembre 1942

Sur le point de finir un grand carénage à Casablanca lors des débarquements anglo-américains en Afrique du nord. Il est amarré à une jetée, dans l'axe des tirs de 406 mm qu'effectue le cuirassé USS Massachussets contre le Jean Bart. A 9h07, un des obus, tiré cour, atteint le bord de la jetée, tout contre le Malin. La coque est enfoncée sur bâbord, la machine et la chaufferie avant sont inondées, le navire embarque plusieurs tonnes d'eau, prend une gîte de 13,5° et se couche contre le quai, l'avant enfoncé de plus de 2m. A partir de 10h40, avec le secours d'un remorqueur, le contre-torpilleur est redressé, les avaries sont sommairement réparées. Jusqu'au 10 novembre, sa DCA engage les bombardiers américains. A la fin des combats, l'équipage a perdu 7 morts et 7 blessés.

Un morceau de la coiffe de l'obus de 406 est retrouvé, il sera conservé comme souvenir sur la plage arrière avec l'inscription:"La Fayette, nous voici".

            Juin 1943

Après réparations provisoires à Casablanca, traverse l'Atlantique et entre en modernisation à l'arsenal de Boston USA.

            Les réparations nécessaires sont effectuées

            Mise en place d'un radar de veille aérienne

            Mise en place d'un radar de navigation

            Mise en place d'une cloche ASDIC rétractable

            Remplacement de la DCA par 8 Bofors de 40 mm et 10 Oerlikons de 20 mm

            Mise en place de 4 mortiers Thornycroft lance-grenades ASM

            Pose d'une ceinture démagnétisante

            Renforcement des moyens radio

Fin des travaux le 17 novembre 1943

A son retour en Méditerrannée, pour se conformer aux standards alliés, il est reclassé croiseur léger.

            Début 1944

Affecté à la 10ème DCL (Le Fantasque, Le Terrible, Le Malin). Effectue des raids en profondeur dans la mer Adriatique pour interrompre les liaisons entre l'Italie et la Yougoslavie. Ce sont des "sweeps" à grande vitesse (30 nds) de nuit avec une mission de recherche et destruction des convois ennemis.

            29 février 1944

Lors d'un raid à hauteur des îles Dalmates (Adriatique) en compagnie du Terrible. A 21h35, l'escadre engage une flottille ennemie au canon et à la torpille. Le cargo Kapitän Diedrichsen (ex italien Sebastiano Veniero 6400t) et la corvette UJ201 (ex italien Egeria) sont coulés, le torpilleur TA 37 (ex italien Gladio) est gravement avarié et la corvette UJ206 (ex Colubrina) et le torpilleur TA36 (ex Stella Polare) parviennent à se retirer, plus ou moins endommagés.

            15 août 1944

Participe avec les autres CT de la 10ème DCL au débarquement en Provence. Effectue des tirs contre les troupes allemandes.

            25 décembre 1944 vers 17h40

Sur le trajet entre Naples et Toulon, lors d'une manœuvre par gros temps, aborde Le Terrible par bâbord. Tout l'avant est arraché et sombre immédiatement entraînant avec lui 49 marins.(15 m d'étrave disparaissent comme découpés au chalumeau).

La cloison avant au contact de la mer est renforcée, une corvette italienne et un remorqueur anglais viennent à son aide dans la nuit.

Il est de retour à Naples le 27 au matin.

            22 janvier 1945

Entre au bassin à Naples pour découpage propre de l'avant et mise en place d'une étrave provisoire.

Quitte ce port le 26 février pour gagner la Ciotat.

Sur la route, une cérémonie à lieu sur le lieu de la collision en mémoire des marins disparus.

Atteint Toulon le 28 février et entre en réparation à la Ciotat le 9 mars.

Est réparé grâce à l'étrave de son sister-ship l'Indomptable, qui est récupérée sur l'épave datant du sabordage du 27 novembre 1942. Les travaux dureront jusqu'en novembre 1945.

Dans la coursive avant, à l'endroit de la fusion entre les 2 navires, est apposée une plaque signalant: "Ici finit Le Malin et commence L'Indomptable".

Le Malin à son retour à Toulon début 1945 (Noter l'étrave "raccourcie")

(photo "une vie de Malin – P.Bassot – Edition Pen duick)

Etrave de L'Indomptable en juillet 1945 avant sa "fusion" avec Le Malin

(photo "une vie de Malin – P.Bassot – Edition Pen duick)

            Début 1951

Reclassé "escorteur rapide" selon la normalisation OTAN. L'immatriculation D612 lui est affectée.

            Juin 1951

Quitte Toulon pour un "séjour" en Indochine (arrivée à Saigon le 24 septembre) faisant partie de l'escorte du PA Arromanches. De retour à Toulon en juin 1952.

            1er août 1952

Affecté à l'instruction des élèves ingénieurs de l'Ecole navale à Lanvéoc Poulmic. Désarmé partiellement, placé en "réserve A"

            1956

Placé en réserve B en rade de Brest.

            3 février 1964

Son retrait des listes est décidé. Il est totalement désarmé, rebaptisé "Q 359". Sa démolition est ordonnée.

            Mars 1965

La démolition est suspendue, il est remorqué à Lorient pour servir de brise-lames et protéger les activités du centre d'intervention par opérations amphibies.

16 novembre 1976

La coque Q359 est vendue pour démolition. Celle-ci s'achèvera en 1979.

Le Terrible

30 janvier 1935:

Lors de ses essais de recette, il atteint la vitesse de 45,1 nd, ce qui en fait le navire le plus rapide du monde.

            25 octobre 1939

Atlantique: parti de Dakar, il repère un cargo naviguant sans feu, identifie un navire allemand, le Santa Fé. A l'approche de l'équipe de prise, le cargo est sabordé par son équipage, mais les marins français parviennent à interrompre les destructions. Capturé, le cargo sera ramené à Dakar sous escorte du CT Le Fantasque.

            3 juillet 1940

Mers el Kébir: à 16h56(GMT), lorsque l"escadre anglaise commence à tirer sur les cuirassés français, il franchit la passe avec les autres bâtiments légers, engageant sans résultats les destroyers anglais. La mission est d'engager les grands navires anglais à la torpille, mais il est rappelé pour escorter le cuirassé Strasbourg qui a réussi à s'échapper du piège. L'escadre ainsi constituée fait route vers Toulon, elle essuie une attaque aérienne anglaise qui fait 3 blessés à bord du Terrible, et atteint Toulon dans la soirée du 4 juillet.

            Mars 1943

Entre en modernisation à l'arsenal de Boston USA.

            Les réparations nécessaires sont effectuées

            Mise en place d'un radar de veille aérienne

            Mise en place d'un radar de navigation

            Mise en place d'une cloche ASDIC rétractable

            Remplacement de la DCA par 8 Bofors de 40 mm et 10 Oerlikons de 20 mm

            Mise en place de 4 mortiers Thornycroft lance-grenades ASM

            Pose d'une ceinture démagnétisante

            Renforcement des moyens radio

Fin des travaux le 13 mai 1943

A son retour en Méditerranée, pour se conformer aux standards alliés, il est reclassé croiseur léger.

            9 septembre 1943

Participe à l'opération "Avalanche" (débarquement allié sur la côte italienne à Salerne). Effectue des tirs appui-feu et engage les bombardiers allemands.

            Nuit du 13 au 14 septembre 1943

Débarque 250 hommes du 1er bataillon de choc à Ajaccio, ce sont les renforts destinés à appuyer les résistants qui ont pris les armes. Une grave avarie de turbine limite la vitesse à 28 nds. Le bâtiment sera réparé après retour à Alger avec des pièces récupérées sur l'épave de l'Audacieux.

            Début 1944

Affecté à la 10ème DCL (Le Fantasque, Le Terrible, Le Malin). Effectue des raids en profondeur dans la mer Adriatique pour interrompre les liaisons entre l'Italie et la Yougoslavie. Ce sont des "sweeps" à grande vitesse (30 nds) de nuit avec une mission de recherche et destruction des convois ennemis.

            29 février 1944

Lors d'un raid à hautreur des îles Dalmates (Adriatique) en compagnie du Malin. A 21h35, l'escadre engage une flottille ennemie au canon et à la torpille. Le cargo Kapitän Diedrichsen (ex italien Sebastiano Veniero 6400t) et la corvette UJ201 (ex italien Egeria) sont coulés, le torpilleur TA 37 (ex italien Gladio) est gravement avarié et la corvette UJ206 (ex Colubrina) et le torpilleur TA36 (ex Stella Polare) parviennent à se retirer, plus ou moins endommagés.

            Nuit du 18 au 19 mars 1944

Intercepte au large des côtes dalmates, avec Le Fantasque, un convoi allemand qui convoie du matériel de guerre vers la Grèce. Ce convoi est composé d'un gros chaland (F124 220 tonnes) d'un remorqueur (le Titanic) et de 3 escorteurs (FS270, 273 et 274). Lors d'un combat de nuit, les SF273 et 274 furent incendiés et coulés. Le F124 et le FS270 furent abandonnés par leurs équipages puis coulés le lendemain par l'aviation alliée. Le seul survivant fut le remorqueur qui parvint à rallier le port de Kyparissia.

            15 août 1944

Participe avec les autres CT de la 10ème DCL au débarquement en Provence. Effectue des tirs contre les troupes allemandes.

            25 décembre 1944

Sur le trajet entre Naples et Toulon, lors d'une manœuvre par gros temps, abordé par Le Malin à bâbord. Très gros dégâts, coque enfoncée sur 30m avec 4 brèches, cheminée arrière arrachée, pièce de 130mm n°3 hors service, arbre d'hélice, hélice et double Bofors de 40mm bâbord disparus corps et biens. On compte 8 morts et 3 blessés.

Parvient à regagner Naples le 26, par ses propres moyens.

Réparé sur place, il restera indisponible jusqu'au début de 1945.

            Mars 1949

Placé en réserve A à Bizerte.

            Début 1951

Reclassé "escorteur rapide" selon la normalisation OTAN. L'immatriculation D611 lui est affectée.

            Mai 1952

Réarmé pour servir d'escorteur successivement aux PA La Fayette, Bois Belleau et Arromanches.

            Décembre1956

Placé en réserve B à Brest, utilisé pour l'instruction des élèves ingénieurs mécaniciens à Brest.

            Juin 1962

Rayé des listes et vendu pour démolition à Brest (n° de coque Q324).

L'Indomptable

4 septembre 1939 au matin

Atlantique: interception du paquebot allemand Bremen qui rentre d'Amérique au moment de la déclaration de guerre. Tire 2 coups de semonce pour faire stopper le navire allemand qui sera, après visite et constatation qu'il ne transporte que des civils, autorisé à gagner l'Allemagne.

            23 avril 1940

Participe avec ses sister-ships de la 8ème DCT (Le Malin et Le Triomphant) à une opération de recherche et destruction à haute vitesse dans le détroit du Danemark. A 3h00 le 24, il ouvre le feu sur 2 patrouilleurs allemands dont un est endommagé. Un peu plus tard, 2 schnell-boot  effectuent un lancement de torpilles contre la DCT qui manœuvre pour les éviter tout en engageant au canon les agresseurs, dont un est coulé.

Les navires français quittent alors la zone mais sont retardés par des avaries de turbo ventilateurs survenues sur Le Malin. Ils essuient des attaques aériennes dans la matinée du 24, sans dommages conséquents et rentrent à la base anglaise de Rosyth dans la soirée.

            27 novembre 1942

Il est amarré au quai Noël, à Toulon. A partir de 4h00, les allemands lancent l'opération "Lila" qui doit leur permettre de capturer intacts les navires de Toulon. A 5h30, l'ordre de sabordage est donné par l'amiral de Laborde (à bord du cuirassé Strasbourg) à toute la flotte française basée à Toulon.

Les destruction commencent aussitôt. A 6h05, les charges de sabordage explosent. Le navire s'enfonce rapidement par l'arrière. A 6h20, les derniers hommes quittent le bord, la quille du bâtiment atteint le fond de la rade, la plage arrière est sous l'eau.

            1943-1944

Les italiens, qui ont occupé Toulon avec les allemands décident de renflouer l'Indomptable, les travaux commencent en février 1943. En novembre, le navire est à flot, mais il est coulé de nouveau par un bombardement américain sur le port le 24 novembre 1943. La coque est posée sur le fond, une grande partie du navire émerge à la surface.

Il est atteint par des bombes plusieurs fois au printemps 1944, la coque est très endommagé, l'épave s'incline sur bâbord. Les allemands démontent 3 pièces de 138 mm.

A la libération de Toulon, l'Indomptable est retrouvé coulé, dans un état lamentable.

En 1945, son étrave servira à la remise en état de son "frère" Le Malin.

Snakealx 25/12/2004
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